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AppAdopt : l’histoire de Chris et Billy

Temps de lecture :  4 Minutes

Chris, évangéliste de la technologie Cloud, et Billy, entrepreneur en série, viennent de lancer Appdopt, un concept que vous retrouverez prochainement dans une société près de chez vous. Leur mission est d’amener les entreprises à tirer un maximum de profit des technologies dans lesquelles elles investissent en aidant les utilisateurs à devenir des aficionados d’Outlook, des pros de PowerPoint, des maestros du Mail et des gourous de Google.

Le duo londonnien s’est rencontré lorsque Chris à commencé une mission d’intérim dans l’entreprise de Billy, en tant que vendeur de systèmes informatiques auprès d’entreprises. Leur passion commune pour l’informatique et les “cheveux exceptionnels” de Chris attirèrent l’attention de Billy. Nous les avons rencontrés pour savoir comment ils en étaient arrivés là et quelle était la suite des événements.

Étiez-vous destinés à travailler dans l’informatique, selon vous ?

Chris : Je voulais être chasseur de fossiles (je collectionnais tout ce que je pouvais trouver d’intéressant sur la côte jurassique, en Angleterre). Mais quand vous avez passé trois mois assis dans un fossé, sous la pluie, et que vous n’avez rien trouvé de mieux qu’un tesson de poterie, ça peut vite perdre de son charme.

Billy : Mon seul souvenir précis, c’est que je voulais être mécanicien quand j’avais 16 ans. J’avais acheté une Mini 1000 pour 250 livres sterling. J’avais pu me l’offrir après de longues heures à distribuer des journaux et un peu d’aide de mon père, et je l’avais retapée. Mais mon père m’a dit que je pouvais faire ça, ou trouver un vrai métier.

Chris : C’est vraiment cool d’intégrer une start-up de l’informatique aujourd’hui. On l’a fait au bon moment.

D’où est venue l’idée d’Appdopt ?

Chris : Là où on travaillait avant, on mettait en place des nouvelles technologies pour des sociétés. On les installait, on s’échangeait quelques mots amicaux, et on se disait au revoir. Mais on a remarqué qu’ils nous rappelaient quelques mois plus tard pour nous dire que le système marchait parfaitement mais que personne ne l’utilisait.

Billy : Ils étaient frustrés. En gros, ils nous disaient « On a payé pour avoir ce service, donc comment on fait pour que les gens l’utilisent ? » Ils nous demandaient de venir et d’organiser un atelier d’ « adoption », et on improvisait complètement, avec un ordre du jour griffonné sur un paquet de cigarettes en chemin.

Qu’est-ce qui vous a inspiré à faire le grand saut et à créer votre start-up ?

Billy : C’est ma quatrième entreprise, mais c’est celle qui m’a fait le plus peur. Je n’avais jamais développé de produit auparavant. Mais j’ai beaucoup de respect pour la personne avec qui je travaille, et j’ai passé beaucoup de temps avec lui. C’était difficile de quitter un salaire élevé et un poste de dirigeant, mais j’ai dû me demander à quel stade de ma carrière je me situais. Et les sensations fortes, c’est comme une drogue. On ne peut plus s’en passer!

Et ensuite, comment se sont passées les choses ?

Chris : On voulait créer un produit B2B qui aiderait les entreprises à tirer plus de valeur de l’outil dans lequel ils avaient déjà investi. L’espace informatique se dirigeant vers le cloud computing, l’informatique évolue plus rapidement, ce qui veut dire l’apprentissage relatif aux technologies doit se faire de façon continue. C’est dans ce domaine qu’on veut aider les entreprises. Ça fait six à huit mois qu’on travaille sur l’appli.

Billy : On ne voit plus vraiment nos amis et les personnes qu’on aime.

Qui est votre public ?

Chris : Pas celui auquel on avait pensé ! On a fait beaucoup de recherches documentaires pour définir notre marché cible. Notre cible première sont les PME spécialisées dans les services professionnels ou les médias, mais notre premier client est spécialisé dans les services de santé.

Billy : Au sein des entreprises, les personnes qui sont supposées être expertes dans l’informatique ne le sont souvent pas. Il y a des managers très compétents qui ne savent pas utiliser un tableur. Ou encore des jeunes de la génération Y, qui sont censés être nés dans l’ère du numérique, mais qui ne savent pas utiliser l’informatique dans un environnement professionnel.

Donc quelle a été la courbe d’apprentissage la plus significative pour vous jusqu’à présent ?

Chris : Passer du domaine de l’informatique à celui des RH, de l’apprentissage et du développement. On a fait des recherches poussées, on a adhéré à des groupes du secteur d’activité et assisté à des conférences, on a aussi suivi une formation dans la gestion du changement. Si tu entres dans une nouvelle sphère, tu dois te familiariser avec les bonnes pratiques.

Billy : L’équipe des RH est adorable, mais ils parlent une langue complètement différente. Quand nous on parlait d’ « adoption », eux parlaient de « fossé de compétences numériques ». Donc on a consacré du temps à apprendre et comprendre comment ils parlent de la technologie.

Y a-t-il eu des échecs sur le parcours ?

Billy : [Au début] on est allé trop vite, on a essayé de tout finir en même temps. Et ensuite, quand on a reçu le compte rendu des focus groupes, c’était très positif sur le contenu, mais il fallait qu’on repense pas mal de choses sur la forme finale.

Chris : En fait, on avait créé un business plan de 60 pages au début du projet, et notre responsable commercial l’avait adoré. Mais l’entreprise a changé quatre fois depuis. Je pense qu’on aurait dû simplement se concentrer sur la création du produit, avant d’essayer de définir un business plan complet.

Qui a eu l’idée de ce super nom ?

Billy : C’est Chris. Super cheveux, super maîtrise des mots.

Chris : Le terme « adoption » vient de notre expérience Microsoft. C’était le terme à la mode là-bas pour pousser les gens à utiliser des choses. Et pour la première partie, on s’est demandé ce qui booste l’informatique, et ce sont les applications.

Quelle culture d’entreprise souhaitez-vous créer ?

Chris : Ce qui compte pour nous, c’est la flexibilité. Pas seulement d’en parler, mais de la mettre en œuvre. Le fait d’avoir des locaux centraux comme base est important pour les rendez-vous clients. On est tombé amoureux des nôtres. Mais on ne veut pas passer à côté d’un gars talentueux qui habite en Espagne ou au Brésil juste parce qu’il ne peut pas se déplacer jusque chez nous.

Billy : L’un de nos principaux développeurs est un homme qu’on ne connait pas, qui habite à Bologne, en Italie. On a appris qu’il a une femme il y a quelques mois seulement.

Chris : On s’est rendu compte qu’avec le travail à distance, une seule et même approche pour tous ne marche pas vraiment. Certains ont besoin de nous voir en personne ou en vidéo pour avoir un sentiment de communauté et de confiance, tandis que d’autres préfèrent continuer à avancer sans.

Billy : On a quand même leurs photos accrochées au mur. On les déplace en fonction de ce sur quoi ils travaillent, dans des cadres en forme de cœur.

Vous trouverez davantage d’informations sur Appdopt sur le site appdopt.com. Billy et Chris sont basés au bureau Regus de London Bridge, en Angleterre.