Productivité

Top 10 des aléas des trajets domicile‑travail

Temps de lecture :  5 Minutes

C’est officiel : la migration alternante ne nous fait aucun bien. Une étude de l’Institut national britannique des statistiques (Office for National Statistics) a révélé que les personnes ayant de longs temps de trajet jusqu’à leur travail risquent davantage d’être anxieuses et insatisfaites, même si elles gagnent mieux leur vie. D’après des chercheurs suédois de l’université d’Umeå, ce type de déplacements augmenterait même le taux de divorce.

Notre confort de vie ne serait-il pas bien meilleur si nous pouvions travailler plus près de chez nous ? Et que dire de toutes ces fois où les trajets étaient insupportables !

1. Le stress

Vous subissez des pressions pour arriver à l’heure au travail. Toutefois, il y a tant de paramètres qui échappent à votre contrôle. Ceci est l’une des recettes du stress. Vous le payez cher : une récente étude auprès de 34 000 travailleurs britanniques a découvert que ceux dont le temps de trajet est supérieur à une demi-heure sont 3 fois plus exposés aux dépressions, 40 % plus susceptibles d’avoir des problèmes d’argent et 12 % plus enclins à signaler du stress occasionné par le travail que leurs homologues effectuant de plus courts trajets.

 

2. Le temps perdu

Tout ce temps passé dans les embouteillages ou à signaler des retards réduit votre temps libre. La même étude auprès de travailleurs britanniques a révélé que les personnes dont le temps de trajet est d’une demi-heure ou moins gagnaient sept journées de temps de production supplémentaires par an par rapport à celles mettant une heure ou plus pour rejoindre leur lieu de travail. D’après l’Office of National Statistics britannique, 3,7 millions de personnes passent deux heures ou plus par jour dans les trajets domicile-lieu de travail, tandis que la durée moyenne de trajet est d’un peu moins d’une heure.

 

3. Les retards

Si vous devez supporter les transports publics chaque jour, le moins que vous puissiez demander est qu’ils arrivent à l’heure. Pourtant, les bus et les trains sont constamment en retard (voire annulés) pour toutes sortes de raisons, que ce soit des travaux sur les voies, des accidents de la circulation ou des pénuries de personnel. Et au Royaume-Uni, des feuilles sur la ligne ou le « mauvais type de neige » peuvent aussi constituer des motifs de retard.

 

 

4. Les autres usagers navetteurs

En particulier, lorsque les transports sont bondés ou en cas de forte densité du trafic, les gens ne se montrent pas toujours sous leur meilleur jour. Les usagers habituels auront l’habitude (et seront d’ailleurs exaspérés) qu’un passager dépose son sac sur un siège alors que le train est bondé, qu’un autre écoute de la musique sans se préoccuper du volume sonore ou qu’un troisième ait une longue conversation téléphonique bruyante. Les automobilistes utilisant leur téléphone mobile au volant, ceux qui vous suivent de trop près, ceux qui monopolisent la bande du milieu sans raison et ceux qui n’utilisent jamais leurs clignotants risquent bien de vous faire perdre votre sang froid.

 

5. Composer avec la météo

Supporter un long trajet pour se rendre et revenir du travail par une belle journée de printemps est une chose. C’en est une autre lorsque vous devez commencer par dégivrer la voiture, attendre qu’elle se réchauffe et que le pare-brise soit dégagé avant de vous lancer sur une route glissante. Ou, si vous utilisez les transports publics, vous braverez les routes glissantes ou les averses avant même d’avoir rejoint la gare, où vous apprendrez invariablement que votre train a été retardé en raison des conditions climatiques.

 

6. Le coût

Le pire de tout est que ce stress et ces désagréments coûtent une fortune aux travailleurs d’outre-Manche. En moyenne, les navetteurs britanniques dépensent 1 200 € par an pour leurs trajets, selon une étude Santander. Certains forfaits mensuels pour le train peuvent représenter 14 % de leur salaire moyen. C’est une proportion non négligeable de leur salaire dépensée pour un aspect de leur vie qu’ils détestent.

 

7. L’épuisement

Comment se peut-il qu’après avoir passé une heure en train ou en voiture, nous soyons à ce point exténués ? Le stress des trajets occasionne une fatigue mentale, mais les déplacements sont aussi épuisants physiquement. Un sondage réalisé par Gallup a révélé qu’un navetteur sur trois effectuant des trajets de plus de 90 minutes par jour souffrait de maux de dos et de douleurs dans la nuque.

 

8. Une piètre qualité de vie

Le temps passé dans les transports nous laisse moins de temps pour notre épanouissement personnel. Une étude de Thomas James Christian, chercheur à l’université Brown, a montré que plus nous passons du temps dans les transports, moins nous faisons de sport, moins nous cuisinons sain et moins nous dormons. La sédentarité, la consommation de fast-food et le déficit de sommeil sont autant de facteurs de surpoids. Rien d’étonnant dès lors que les chercheurs aient découvert que le nombre de kilomètres passé dans notre voiture avait la plus forte corrélation avec l’obésité, quel que soit le style de vie.

 

9. L’isolement

Les chercheurs suédois mentionnés plus haut n’étaient pas certains de pouvoir expliquer le lien entre la hausse du taux de divorce et la durée du temps de trajet domicile-travail. Néanmoins, les sociologues ont une bonne idée de la raison pour laquelle les personnes effectuant de longs trajets pour aller travailler sont plus solitaires. D’après Robert Putnam, auteur de Bowling Alone, par tranche de 10 minutes supplémentaires passées dans les transports, les gens ont tendance à avoir 10 interactions sociales en moins. Nous éloigner du lieu de travail pour trouver un logement abordable aurait tendance à nous faire déménager vers des endroits plus isolés.

 

10. Une simple question d’habitude ?

On se fait à tout, pas vrai ? Vous pensez qu’au bout d’un certain temps, même un trajet éreintant finira par faire partie de votre routine quotidienne, n’est-ce pas ? En réalité, pas du tout, à en croire le psychologue Daniel Gilbert de l’université Harvard. Les aléas des trajets peuvent constamment varier, avec des retards un jour, un compagnon de voyage désagréable le lendemain ou des travaux sur la voie le surlendemain, suivis d’une confrontation avec un automobiliste agressif. « La migration alternante n’est pas une chose à laquelle on s’habitue, dans la mesure où elle est entièrement imprévisible » expliquait Gilbert. « Conduire dans le trafic est un cauchemar différent chaque jour. »