Voix

Tracer sa propre voie : comment concilier deux carrières

Temps de lecture :  4 Minutes

 Bayanda Khwela jongle avec des carrières de producteur de musique et de consultant en marketing numérique après avoir fait une licence en gestion de projet à l’Université de technologie de Durban. Bayanda, qui a fondé et Headliners Media Group et Heavy W8 Records, décrit le processus comme « avoir sa propre voie réservée ». Sur sa liste de clients, il compte des marques illustres comme Universal Music et Hard Rock Café.

Quelle musique écoutiez-vous lorsque vous étiez petit ?

J’ai grandi en Afrique du Sud. J’écoutais essentiellement du jazz sud-africain – mon père en écoutait beaucoup. Alors, c’est Hugh Masekela et Miriam Makeba qui ont bercé mon enfance. J’ai aussi écouté un genre musical appelé kwaito, qui est notre musique ; elle est très authentique. C’est devenu la voix de la jeunesse sud-africaine noire pendant mon enfance.

À l’époque, la musique était perçue comme la voix de la révolution et elle a été interdite par le gouvernement. La musique n’était pas acceptée, elle était considérée comme une forme mobilisatrice de protestation, c’est pourquoi elle a été interdite et nombre de nos musiciens de jazz se sont exilés et ont fait de la musique avec des artistes vivant aux États-Unis et dans le reste du monde.

Qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre une carrière dans la production ?

La musique pour moi est une forme d’art très expressive. Je veux dire par là que, sans la musique, je ne sais pas ce que le monde deviendrait. Elle a un lien fort avec la culture d’un peuple et elle devient partie intégrante de son identité, de son origine. La musique est joie, elle est triste, elle vous transporte d’une émotion à une autre, elle motive. J’adore ces éléments parce que j’ai toujours trouvé une chanson pour toutes les situations dans lesquelles je me suis trouvé.

En grandissant, j’ai fait de nombreux concours de talent. J’ai toujours baigné dans la musique – toujours à fréquenter des gens qui produisent. Dès que j’entends une chanson, j’aime réfléchir à sa facture.

Quels producteurs vous ont poussé dans cette direction ?

Localement, c’était Black Coffee. Je pense l’avoir rencontré en 2002. Il était en deuxième année de fac. – j’étais encore au lycée. Nous cherchions des endroits pour enregistrer nos démos et il était parmi ceux qui prenaient le temps de nous écouter. Comme il faisait des travaux pratiques, il avait toujours accès au studio.

J’ai vu des types comme lui faire de la musique et monter dans la profession, cela m’a encouragé à en apprendre plus sur la musique. Ce sont des artistes comme ça qui ont beaucoup de succès et dont les chansons sont sur toutes les lèvres. Ils avaient des messages porteurs et une telle aura.

Avez-vous de gros projets musicaux en perspective ?

Heavy W8 Records est le côté audio de Headliners Media Group. Heavy W8 produit des jingles et de nombreux artistes y travaillent. Si nous avons besoin de musique pour Headliners alors, nous utiliserons le label, en y prenant des compositeurs. Nous avons aussi des partenariats stratégiques avec des sociétés de production, comme Parental Advisory Production, qui fait beaucoup de contenu sur commande pour DStv et d’autres chaînes de télévision en Afrique du Sud.

Il y a des choses intéressantes qui se profilent chez nous. Nous venons de signer un contrat de gestion d’évènement avec Hard Rock Café, une grande marque internationale. Alors, nous revitalisons le jazz sud-africain, tout en faisant revivre la scène dans le pays. Le 24 novembre 2016, nous inaugurons le Hard Rock Café à Pretoria, et nous sommes chargés de la gestion de la scène, de trouver les artistes, d’élaborer le programme musical.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour fonder une entreprise de médias et marketing ?

Headliners est mon bébé. L’idée m’est venue lorsque j’ai emménagé à Johannesburg, le poumon du secteur du divertissement en Afrique du Sud. Plus je me penchais sur l’association de la musique et du visuel, plus cela me donnait des idées pour créer un créneau dans le marché. Il y avait beaucoup de très bons shows à la télé qui étaient en mal de thèmes musicaux, mais je tombais aussi sur des marques comme Coca-Cola qui voulaient de la musique. Alors, j’ai voulu allier tout ça et c’est ainsi qu’est né Headliners.

Qui vous a aidé à mettre sur pied Headliners ?

Luyanda Nene, c’est mon associé et il a beaucoup d’expérience dans les ventes en médias. Il était avec moi à DStv. Alors que nous travaillions ensemble, je l’ai appâté en lui disant que nous pouvions élargir notre expérience et notre carnet d’adresses. Nous collaborons et offrons quelque chose de vraiment unique en marketing.

Qu’est-ce qui différencie Headliners d’autres agences ?

Notre signe distinctif est que nous comprenons les deux mondes de l’Afrique du Sud. Nous avons grandi dans les townships et plus tard, à un moment ou un autre, nous sommes allés dans les écoles blanches. Cela nous a permis d’assimiler les deux facettes culturelles, car nous avons toujours le patrimoine et la compréhension des townships. Une fois que vous alliez les deux, cela vous donne une meilleure compréhension. Là où les autres agences ne peuvent pas aller, nous offrons de nouvelles perspectives pour la création de campagnes originales.

Vos besoins en bureau ont-ils changé depuis le lancement de Headliners ?

De toute évidence, il faut commencer modestement. Vous essayez de minimiser les charges et de survivre d’une facture à l’autre. Nous sommes passés du travail à la maison à l’espace bureau. En vous développant, vous avez besoin de lignes de communication dédiées, d’un service de réception, de salles de réunion pour assoir la réputation de votre entreprise et de moyens de vidéoconférence. Nous avons envisagé un certain nombre de lieux pour notre entreprise, mais Regus tombait sous le sens.

Le potentiel de croissance est tangible de par les sociétés que l’on y côtoie. Avec Regus, vous pouvez être partout, puisque leurs bureaux se trouvent dans tout Johannesburg, Le Cap, et dans le monde entier.

Bayanda travaille, à l’heure actuelle, dans un bureau Regus de Johannesburg, en Afrique du Sud. Allez sur Headliners.co.za pour en savoir plus sur l’agence numérique de Bayanda.

 

Les conseils de Bayanda

1. Conjuguez vos intérêts : en comprenant les éléments d’affaires de votre passion vous avez le potentiel d’en faire une carrière.

2. Associez les ressources: un partenariat vous permettra de partager les contacts pour créer un réseau encore plus large. Cela peut ouvrir de nouvelles possibilités pour votre carrière.

3. Utilisez votre entourage : être proche d’autres sociétés et entrepreneurs peut vous aider à trouver de nouvelles affaires auxquelles vous ne vous attendiez pas.